Longtemps cantonnée à la période de congés de nos politiciens, la barbe fait une entrée remarquée jusque dans notre gouvernement.
Signe d’une acceptation de ce que certains considèrent comme un effet de mode, la barbe devient aujourd’hui un signe de masculinité, oubliée ces dernières années au profit d’une standardisation homme-femme des critères de beauté. Les hommes se réapproprient un attribut qui leur est propre.
Au delà de ces quelques poils c’est aussi pour eux, l’occasion de réinvestir des lieux dédiés à la beauté masculine.
Le boom des barbiers et autres salons pour hommes traduit ce besoin d’oublier la tendance du coiffure mixte, bien souvent fait par et pour les femmes.
Attention, n’y voyez aucun signe de machisme, ou de ségrégation, mais plutôt une continuité de la tendance née au début des années 2000, voyant les hommes soucieux de leur image, mais ayant besoin de lieu en lien avec leurs envies.
Ce sont ces univers masculins, qui rassurent les hommes dans leur rapport à l’esthétique, mais aussi dans leur virilité.
Et oui, l’homme n’est pas une femme comme les autres, et la barbe un reste un argument idéal pour qu’on prenne soin de lui tout en affirmant son côté mâle.
A la rentrée, nous voyons donc que cette tendance s’élargit et pénètre des cercles parfois encore réfractaires à ces poils, auparavant synonyme de négligence.
Non la barbe est belle, elle est propre et surtout elle demande du soin.
Découvrez ci dessous l’article paru dans Figaro Madame, sur nos poilus du gouvernement (Source : http://madame.lefigaro.fr/beaute/edouard-philippe-christophe-castaner-mounir-mahjoubi-la-barbe-entre-au-gouvernement-010917-133778)
« La barbe fait sa rentrée au gouvernement
Emmanuel Macron est un «hipster». Ainsi le présente Le Point en préambule de son interview fleuve. Difficile à croire quand on remonte aux attributs historiques du spécimen masculin (à savoir barbe fournie, chemise à carreaux de bûcheron, vélo fixie et attrait pour les bières artisanales de micro-brasserie). Et si Emmanuel Macron s’est essayé à la barbe de trois jours, début 2016, alors qu’il était encore ministre de l’Économie, c’était pour «s’humaniser, « s’hipsteriser », montrer qu’il vit avec son temps et casser intelligemment son image d’ex-banquier d’affaires chez Rothschild», comme nous l’expliquait en 2016 Samir Hammal, enseignant à Sciences Po, co-créateur d’un cours sur la mode et la politique. Et cette stratégie de com’, qui prouvait qu’Emmanuel Macron «ne pensait pas à ça tous les matins en se rasant», n’a été que brève.
Une calvitie compensée par une barbe fournie ?
En revanche, la barbe, celle de plus d’une semaine, est bel et bien entrée au gouvernement. Son premier représentant en est d’ailleurs le premier ministre puisqu’Édouard Philippe arbore une pilosité du menton digne d’un Clint Eastwood version western spaghetti. Un bon moyen de montrer qui est le patron ? Pas selon Marie-France Auzépy, coauteure d’une Histoire du poil (Éd. Belin, 2011). «Il me semble que notre premier ministre a compensé sa calvitie déjà bien avancée par une barbe fournie. Cela me paraît plus sortir du registre « poil et virilité » que du registre « poil et pouvoir politique »», analyse l’historienne.
Le club des cinq (barbus)
L’alliance calvitie-barbe semble se confirmer également chez le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert. Au sein du gouvernement, on n’avait pas compté autant de barbus depuis Charles de Gaulle et la Ve République, comme l’expliquait LCI. Dans le club excluant les imberbes se trouve également Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement. Enfin, si barbe rime avec boule à zéro, elle rime aussi avec trentenaire. Mounir Mahjoubi (33 ans), secrétaire d’État chargé du Numérique et Sébastien Lecornu (31 ans), secrétaire d’État auprès de Nicolas Hulot, font aussi partie de la bande. La barbe, un truc de jeune ?
Cheveux blancs et rasage au poil
Si La République en marche penche donc du côté de la pilosité fournie, chez Les Républicains, il semblerait que ce soient les colorations qui aient la côte. Dans un article du Monde, on apprend notamment que Laurent Wauquiez «avant d’arborer une chevelure grise naturelle, se teignait en poivre et sel pour apparaître plus expérimenté que certains jeunes loups sarkozystes». La tendance blande, nouvelle marotte de la droite ? Quant au bouc de Manuel Valls (digne de celui de Jean-Luc Mélenchon époque PS), cette extravagance velue – repérée lors de son passage à la matinale de France Inter du mardi 29 août – n’est-elle pas le signe de la libération du poil chez les politiques ? Dans quelques mois, celui qui osera l’antique collier de barbe de Robert Hue ravira peut-être le cœur des hipsters… à tendance rétro-coco. »
SOURCE http://madame.lefigaro.fr/beaute/edouard-philippe-christophe-castaner-mounir-mahjoubi-la-barbe-entre-au-gouvernement-010917-133778